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Inquiétude et angoisse :
La fin du Moyen-Age se caractérise par une crise de civilisation
et une perte de crédibilité de l'Eglise .
Crise de civilisation : l'ordre traditionnel,
social, économique est ébranlé. Les grandes
calamités : peste noire (1348-1375) et autres pestes (Constantinople,
Venise
) la disette, la guerre de Cent ans, fragilisent l'Occident.
La mort à grande échelle provoque l'angoisse "
de la mort et de l'au-delà ". Toute la littérature
et l'art de cet époque en témoignent.
Perte de crédibilité de l'Eglise
Catholique Romaine :
A. l'institution de la papauté est fragilisée
car entre 1378 et 1417, deux papes se disputent l'autorité
de l'Eglise, l'un à Rome, l'autre à Avignon. Elle
va aussi perdre de son prestige et de son caractère sacré
avec le Concile de Latran (1414-1418) au cours duquel un accord
est conclu afin que le pape reçoive plus de richesses contre
l'abandon de son pouvoir qui permet aux rois de désigner
les évêques et les titulaires des grandes abbayes.
B. Les hommes d'Eglise n'apparaissent pas crédibles,
leurs murs sont quelquefois légères et leur
instruction faible.
Réponses de l'Eglise catholique Romaine
:
Elle va répondre à l'angoisse, à la peur,
en expliquant que les catastrophes naturelles sont les signes
du jugement de Dieu sur les hommes. Elle va développer
le rôle d'intermédiaire, d'avocat auprès de
Dieu, afin de plaider sa clémence pour le peuple.
Ainsi de nouvelles expressions du sacré vont s'affirmer
:
Le
Christ (développement des figures du Christ douloureux,
Souvenir du Calvaire, Chemin de croix, Contemplation de l'hostie)
La
Vierge Marie (son culte s'amplifie, constructions de sanctuaires,
dévotion au Rosaire, elle devient l'avocate, la médiatrice)
La
figure des saints (la pratique locale s'institutionnalise, chaque
métier a son saint, une confrérie, des reliques
qui protègent les hommes).
La
figure de la mort (l'idée du purgatoire, des indulgences
diminuant le temps du purgatoire s'imposent contre des sommes
d'argent données à l'église)
Nouvelles idées religieuses
Un moine Martin Luther va refuser cette lecture de la Bible, condamner
la pratique des indulgences qu'il considère comme une escroquerie,
avec 94 autres thèses qu'il affiche à une porte
d'église en Allemagne.
L'Eglise catholique refuse sa Réforme, d'où la naissance
du protestantisme avec une seule autorité, la Bible, et
le refus d'accepter l'autorité de la tradition incarnée
par le pape.
« le protestantisme est profondément
lié à la modernité. Il faut insister sur
les progrès de l’individualisme à la Renaissance
: à partir du moment où l’on prend conscience
qu’on existe en temps que personne, on cherche un lien personnel
avec Dieu et on s’inquiète de son salut. Comme c’est
le cas aujourd’hui pour toutes les institutions, l’Eglise
catholique ne pouvait pas répondre aux angoisses personnelles
».
Philippe Joutard, historien des religions.
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Repères pour l'histoire du protestantisme en France
1517 : l'affichage à Wittenberg des thèses
de Martin Luther marque le début de la Réforme en
Europe
1572 : le massacre de la Saint-Barthélémy
est l'un des moments les plus horrible des guerres qui opposent
catholiques et protestants.
1598 : par l'Edit de Nantes, henri IV donne au protestantisme
un stautut de minorité, avec des garanties. Après
la mort du roi, la lutte contre le protestantisme reprend en France.
1685 : Louis XIV révoque l'Edit de Nantes. Les derniers
temples sont démolis. Les protestants sont contraints à
l'abjuration ou à l'exil. La résistance s'organise
autour de la piété familiale, de prédicateurs
itinérants.
1789 : La révolution française promulgue
les droits de l'homme et du citoyen qui affirment la liberté
d'opinion et met fin à toutes discrimination. La constituante
établit la liberté de culte (1791) mais la terruer
amène de nouveaux troubles.
1802 : les articles organiques de Napoléon reconnaissent
un statut légal aux protestants. Au XIX siècle,
l'expansion du protestantisme est marquée par la création
de nombreuses uvres.
1905 : la loi de séparationEglise-Etat fait inscrire
" la République Française assure la liberté
de conscience, garantit le libre exercice du culte mais ne reconnaît,
ni salarie, ni subventionne aucun culte ".
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